Institut pour l'Etude et la Conservation du Baobab

L’association INECOBA s’intéresse à développer et à promouvoir tous projets qui visent à étudier, protéger et sauvegarder les baobabs qui comptent déjà 6 espèces menacées inscrites sur la liste rouge l’IUCN parmi les 8 représentées dans le monde.

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Mission DARABAO soutenue pour le Ministère de l'Environnement Sénégalais

Dans le cadre de la mission DARABAO qui se tiendra du 09 au 22 juillet 2011, le Ministère de l’Environnement et de la Protection de la nature du Sénégal, la Direction des Parcs Nationaux ainsi que la Direction des Eaux, Forêts et Chasse viennent de nous apporter leur soutien.

Mission DARABAO du 09 au 22 juillet 2011

DATATIONS DE BAOBABS EMBLEMATIQUES DU SENEGAL

 

Mission DARABAO

 

Historique, contexte du projet

Au cours des dernières années, un certain nombre de très grands baobabs africain (Adansonia digitata) sont morts sans réels explications diminuant ainsi considérablement la population de ces baobabs emblématiques de l'Afrique. Cette subite mortalité de grands et vieux baobabs a été associée à une période de diminution prononcée des précipitations qui pourrait avoir commencé plusieurs siècles plus tôt. En 2006, une équipe internationale a été créée; elle regroupe des chercheurs de différentes nationalités (Europe, USA, Afrique) et cherche à comprendre les raisons de la disparition de ces géants de la savane. Ainsi, les recherches se sont orientés sur la datation au carbone 14 des plus gros baobabs du continent africain dont le but est de déterminer l'âge limite de cette espèce mais ainsi d'étudier les variations de croissance de cet arbre au cours de sa vie en fonction des fluctuations climatiques et pluviométriques.

Adrian Patrut, chercheur à l'université de Babes-Bolyai en Roumanie est le coordinateur principal de ce projet de recherche. Il est l'auteur de nombreuses publications internationales et ses études sur les baobabs en Afrique du Sud ont fait l'objet en 2010 d'un documentaire diffusé sur Arte intitulé : Le Baobab, Géant de la Savane.

Dans les régions tempérées, il est possible de connaître l'âge d'un arbre en étudiant et comptant les cernes annuels de croissance sur une section coupée. On parle alors de dendrochronologie. Dans le cas des arbres tropicaux, la détermination de l'âge est beaucoup plus difficile et complexe. L'existence de cernes annuels et/ou saisonniers n'est pas toujours distinguable. En effet, dans les régions où il existe une ou deux saisons des pluies, les arbres feuillus tropicaux montrent des cernes de croissances évidents. Par contre, dans les zones aux saisons moins marquées, voir absentes, les cernes de croissance de ces arbres sont moins distincts, discontinus, très irréguliers voir absents. Par conséquent, la datation précise des arbres tropicaux via la dendrochronologie n'est possible que dans cas très limités. De ce fait, l'utilisation du carbone 14 comme méthode directe de datation peut être utilisée, mais le coût élevé de ces analyses ne permet pas d'être employé systématiquement.

Le baobab africain (Adansonia digitata) est l'un des arbres tropicaux les plus connus et le plus représentatifs de l'Afrique. Le tronc énorme de certains spécimens laisse penser que le baobab a une grande longévité. Le baobab produit des cernes de croissance considérées comme saisonnières, mais qui ne peuvent être employées pour dater ces arbres pour deux raisons principales :

  • Les cernes de croissance ne sont pas visibles sur l'ensemble du tronc;
  • La présence systématique de grandes cavités internes empêche un hypothétique comptage.

Plusieurs études ont été effectuées sur différents spécimens africains de baobab pour déterminer l'âge des arbres, obtenir des taux de croissance ou encore pour fournir des informations sur le climat. Mais cette recherche a été limitée à dater des échantillons de bois sur des spécimens morts, qui, de plus, se décomposent très rapidement.

En 2007, 2 baobabs très connus en Namibie de part leur tronc énorme, le Grootboom et Dorslandboom, sont subitement morts; des échantillons de bois ont été datés démontrant ainsi pour la première fois que ces arbres pouvaient atteindre plus de 1000 ans, en l'occurrence au moins 1275 ans pour le premier. En 2008, ce sont des baobabs vivants qui ont fait l'étude de datation, en prélèvement des échantillons à l'intérieur des cavités internes de ces arbres. Il est également possible de procéder à des incisions profondes dans le tronc par une mini-tarière ce qui permet de recueillir des échantillons de bois au cœur du tronc. Cette fois-ci, les résultats obtenus de datation montrent que certains baobabs sont âgés de 1800 ans ce qui laisse suggérer que les plus vieux baobabs pourraient atteindre plus de 2000 ans.

De 2006 à 2010, ce sont au total 12 très gros baobabs situés au sud de l'Afrique : Namibie, Afrique du Sud, et Mozambique qui ont été datés. A ce jour, aucun baobab situé au nord de l'équateur n'a été étudié.

Les objectifs du projet

Ce projet de recherche vise à dater via la méthode du carbone 14 plusieurs baobabs remarquables du Sénégal car aucune datation n'a été réalisée. Ce sont des sujets de grande taille et/ou historique qui ont été sélectionnés pour cette étude. Les résultats des datations permettront de déterminer l'âge des arbres sélectionnés, la structure de leur tronc, la variation de sa croissance au cours de son cycle de vie ainsi que les corrélations possibles avec des fluctuations locales du climat et/ou des précipitations. Dans un contexte plus général, l'âge des échantillons offrira de nouvelles et intéressantes informations sur la limite d'âge du baobab africain.

On s'attend à ce que les objectifs proposés fournissent la réponse aux questions clé suivantes :

  • Quel âge ont les baobabs étudiés, c'est à dire, sont-ils des arbres "millénaires" ou de "multi-centenaire" ?
  • Les baobabs étudiés ont-ils un tronc unique ou sont-ils le résultat de plusieurs troncs de baobab ayant poussé les uns à côté des autres ?
  • Peut-on corréler les variations des taux de croissance des baobabs avec des fluctuations locales de précipitations ?
  • Avec les résultats obtenus, est-il possible de démontrer des périodes relativement longues de sécheresse au cours des siècles passés dans les secteurs étudiés ?

A ce jour, ce sont 4 à 5 baobabs qui ont été retenus dans le cadre de cette étude...photos et résultats de ce projet d'ici quelques semaines sur notre site internet.

Ce projet a reçu le soutien de la municipalité d'Aulnay-sous-Bois.

Emission ADN France 2 : Sur la cimes des baobabs (Madagascar)

Emission ADN France 2 samedi 11 juin à 14h50

Sur la cimes des baobabs(Madagascar)

Avec son tronc lisse de 30 mètres de haut et ses branches qui ressemblent à des racines, le baobab est l’arbre le plus facilement reconnaissable des savanes africaines. 6 des 8 espèces de baobabs connues sont présentes dans le paradis botanique des forêts malgaches. C’est donc le lieu de prédilection de l’étude de cet arbre emblématique. Depuis quelques années, les chercheurs s’étonnent du peu de nouvelles générations de ces arbres sur l’île, qui sont pourtant largement utilisés par la population locale. Pour percer le mystère de cette lente reproduction, et éviter que le baobab ne devienne gravement menacé, les scientifiques doivent faire vite : les fleurs de baobabs ne s’ouvrent que quelques heures avant de faner ! ADN nous emmène au cœur d’une mission scientifique en pleine forêt malgache.

Des baobabs ont investi le Clos Saint-Victor ce week-end - Etaples sur Mer

Des baobabs ont investi le Clos Saint-Victor ce week-end

mercredi 08.06.2011, 05:23 - La Voix du Nord

 Entre divers stands plus communs, celui des baobabs a retenu l'attention de nombreux visiteurs. Entre divers stands plus communs, celui des baobabs a retenu l'attention de nombreux visiteurs.

C'est au coeur du clos Saint-Victor que se sont donné rendez-vous des jardiniers passionnés pour participer à la Journée au jardin, organisée par l'office de tourisme d'Etaples en partenariat avec Françoise Warmé-Fontaine, adjointe au cadre de vie, au développement durable et au logement.

Pour sa seconde édition, le Week-end au jardin a été raccourci à une simple journée : « L'an dernier, les exposants ont eu des difficultés à remballer leur stand pour le lendemain et ils nous ont informé qu'ils préféraient que l'évènement ne dure qu'une journée », déclare l'élue.

Au sein des stands, toujours composés d'ateliers, de ventes et de bourse d'échange, on pouvait faire la connaissance de l'association INECOBA, l'institut pour l'étude et la conservation du baobab, rencontre plutôt curieuse en plein coeur d'une ville du nord comme Etaples.

Créée en 2007, l'association, basée à Aulnay-sous-Bois, a l'habitude de faire des salons dans toute la France afin de faire connaître le baobab et de casser les préjugés « Les gens ont l'impression de connaître cet arbre et en ont une idée fausse » explique le Dr Sébastien Garnaud, président fondateur de l'INECOBA.

Le but de l'association est de promouvoir toute réflexion et toute action qui vise à faire connaître le baobab autant en France qu'en Afrique et plus particulièrement au Sénégal qui surexploite l'arbre : « Les Sénégalais utilisent les feuilles pour nourrir leur bétail et casse ces arbres, c'est pourquoi on ne trouve plus de plants en Afrique, ce qui est un danger pour la planète. » Le second objectif est le développement de l'information autour de cet arbre auprès des enfants et des jeunes, d'où de nombreuses rencontres au sein des écoles. Tout l'enjeu est d'encourager les étudiants et chercheurs à développer une recherche scientifique afin de le préserver durablement : « Nous allons d'ailleurs référencer les plus gros baobabs cet été au Sénégal. » Sur leur stand, on pouvait acheter différents baobabs venant d'une petite pépinière issue du commerce équitable : « Ces arbres se conservent très bien chez nous en tant que plante d'intérieur, les gens ont tendance à les jeter lorsqu'ils perdent leurs feuilles en octobre en pensant qu'ils sont morts alors que cela fait partie de leur vie, on peut même les mettre dehors l'été. » Désormais, le fruit de l'arbre, et plus particulièrement sa pulpe, est utilisé comme « new food » dans beaucoup de pays d'Europe : « Sa pulpe blanche possède quatre fois plus de calcium que le lait et six fois plus de vitamine C qu'une orange, de quoi révolutionner le marché alimentaire.

PAULINE PREVOST (CLP) - Article publié ici : La Voix du Nord

Les Sphingidae, probables pollinisateurs des baobabs malgaches (revue Bois et Forêts des Tropiques, n°307 - 2011)

Résumé (revue Bois et Forêt des Tropiques, 2011, n°307 - 1)

Des comparaisons phénologiques et morphologiques des fleurs des six espèces de baobabs, Adansonia spp., endémiques de Madagascar et une étude des insectes visiteurs de ces fleurs ont été menées in situ afin d’identifier les pollinisateurs possibles de ces arbres. Les baobabs malgaches sont regroupés en deux sections en fonction de la longueur de l’androcée (tube pollinique plus filet des étamines)e: les Longitubae, A. za, A. rubrostipa, A. madagascariensis et A. perrieri, dont l’androcée varie de 110 à 277 mm de long, et les Brevitubae, A. grandidieri, A. suarezensis, ayant des androcées beaucoup plus courtes (de 45 à 79 mm de long). Les baobabs des deux sections ont des pollens de type zoophile e: grande taille, paroi externe verruqueuse et revêtue d’une substance collante. Une corrélation entre la longueur des trompes des Sphingidae butinant les fleurs des baobabs et la taille de l’androcée apparaît comme un critère déterminant pour qu’une espèce visiteuse des fleurs puisse avoir une fonction de pollinisateur. Quatre espèces de Sphingidae, Agrius convolvuli, Coelonia solani, Xanthopan morgani et C. fulvinotata, ont une trompe de longueur supérieure à 110 mm qui leur permettrait d’assurer la pollinisation des Longitubaee; mais seules les deux premières espèces ont été observées sur les fleurs. Chez les Brevitubae, les Sphingidae ayant une trompe comprise entre 45 et 70 mm, comme Nephele comma, observé sur A. grandidieri, auraient la possibilité de féconder les fleurs. Cela est confirmé par la présence de grains de pollen de baobab sur le corps de certains Sphingidae capturés sur les fleurs. Les Longitubae pourraient être des espèces à pollinisation strictement sphingophile, tandis que les Brevitubae ont des fleurs dont la morphologie montrerait une adaptation à la pollinisation par les chauves-souris mais aussi par certains Sphingidae.

Adansonia rubrostipa près d’Ifaty.

Photo E. Rasoamanana

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AUTEUR(S)
P.RYCKEWAERT, O.RAZANAMARO, E.RASOAMANANA, T.RAKOTOARIMIHAJA, P.RAMAVOVOLOLONA, P.DANTHU

Culture du baobab Adansonia digitata L. (Bombacaceae) en planche maraîchère : une méthode pour simplifier sa récolte et favoriser sa propagation au Sahel

Le baobab (Adansonia digitata L.) est l'une des principales espèces ligneuses alimentaires des pays sahéliens. Les feuilles et les fruits sont largement consommés. Sa régénération artificielle reste cependant marginale au Sahel. La technique de production maraîchère du baobab développée par le World Agroforestry Centre (Icraf) et les instituts nationaux de recherche agricole du Sahel apparaît comme une alternative pour accroître l'approvisionnement des populations en feuilles de baobab.

L'étude entreprise en station et en milieu paysan a pour objectifs d'évaluer la productivité des planches de baobab soumises à différentes techniques de récolte, de suivre le comportement végétatif des plants après exploitation et de tester l'aptitude du baobab à la transplantation. Deux techniques de récolte sont appliquées : la récolte sur pied en épargnant les bourgeons terminaux et la récolte par coupes rases successives à 5 cm du sol. Les essais de transplantation sont réalisés avec trois stades (I, II, III) de développement.

Les résultats montrent que le rendement en feuilles dépend de la saison et de la technique de récolte. Un an après la germination, les rendements sont en moyenne de 2 kg/m2 et 0,6 kg/m2 respectivement sur les planches soumises à la récolte sur pied et à la coupe rase. Les plants transplantés au stade III donnent les meilleurs taux de survie et de croissance. La technique de récolte des feuilles sur pied, en épargnant les bourgeons terminaux, permet ainsi d'intensifier la production de feuilles fraîches et de plants vigoureux pour régénérer les parcs agroforestiers.

Résumé de l'article de Bationo B.A., Lamien N., Demers N., Kandji S. - Revue Bois et Forêts des Tropiques - n°299 (2009)

Vous pouvez télécharger l'article complet en cliquant ici