Institut pour l'Etude et la Conservation du Baobab

L’association INECOBA s’intéresse à développer et à promouvoir tous projets qui visent à étudier, protéger et sauvegarder les baobabs qui comptent déjà 6 espèces menacées inscrites sur la liste rouge l’IUCN parmi les 8 représentées dans le monde.

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Age et structure des baobabs Grandidieri (Adansonia grandidieri) déterminé par datations au radiocarbone AMS

Le genre Adansonia appartenant aux Bombacacées, une sous-famille des Malvaceae, se compose de neuf espèces. Six espèces sont endémiques à Madagascar et ne se retrouvent seulement ici dans le monde. Le baobab Grandidieri (Adansonia grandidieri Baill.) est le plus grand et le plus célèbre des six espèces de baobabs malgaches.

Le baobab Grandidieri est classé comme espèce en voie de disparition depuis 2006 sur la Liste rouge de l'UICN. Cependant, les récentes images satellites à haute résolution montrent que la population totale de ce baobab est beaucoup plus importante que les estimations précédentes dépassant un million d'individus.

La recherche présentée ici est la première étude de l'architecture et de l'âge du baobab Grandidieri. Plusieurs très grands individus de la région de Morombe-Andombiro-Andavadoaka, y compris le "Tsitakakoike", le plus grand baobab de Madagascar, ont été examinés; la principale méthode utilisée a été la datation au radiocarbone par AMS via des échantillons de bois prélevés dans leurs troncs.

Les résultats suggèrent que, en termes de volume total de l’arbre, les plus grands baobabs Grandidieri pourraient dépasser les plus grands baobabs africains (Adansonia digitata L.). Les résulats indiquent également que les plus grands baobabs "Grandidieri" sont généralement multi-troncs, avec de très grands et larges espaces vides fermés à l'intérieur de leurs troncs quasi-cylindriques.

Selon les datations au radiocarbone, les âges des plus vieux baobabs Grandidieri ont plus de 1 000 ans.

Cette recherche a été financée par le ministère roumain de l'Education nationale CNCS-UEFISCDI subvention PN-II-ID-PCE-2013-76.

Traduction du résumé de : Structure and age of the Grandidier’s baobab (Adansonia grandidieri ) determined by AMS radiocarbon dating - Adrian Patrut, Karl von Reden, Jean-Michel Leong Pock-Tsy, Laszlo Rakosy, Roxana Patrut, Daniel Lowy, Dragos Margineanu, Pascal Danthu - Programme and Abstracts Handbook of "The Thirteenth International Conference on Accelerator Mass Spectrometry - p.134 - GAA - Topic: General AMS Applications

Tsitakakoike ou Tsirakoike est localité prés d'Andombiro, est le plus gros baobab Grandidieri de Madagascar
Même si les autorités nationales ont accordées son étude, les mesures de cet arbre sacré et la collecte des échantillonsont été réalisé seulement avec l'accord du chef local de Andombiro, qui a organisé un rituel préliminaire autour du baobab.

 

Allée des Baobabs à Madagascar

 

Photo : A. Patrut - Structure and age of the Grandidier’s baobab (Adansonia grandidieri ) determined by AMS radiocarbon datingStructure and age of the Grandidier’s baobab (Adansonia grandidieri ) determined by AMS radiocarbon dating

 

 

 

Comment la mode du baobab rend le pouvoir aux Africaines

La demande croissante de baobab, de plus en plus prisé pour ses vertus pour la santé en Occident, est en train de changer la vie des Africaines, auxquelles la culture de cet arbre est réservée. Huit à dix millions de familles vivant dans des zones rurales d'Afrique pourraient avoir accès à un revenu durable grâce à "l'arbre de vie".

Et si le baobab était la clé de l'essor économique de l'Afrique ? Alors que les propriétés du fruit de cet arbre sont de plus en plus mises en avant, Aduna, une société spécialisée dans les produits alimentaires à base de baobab, serait en train de révolutionner la vie des Africaines.

Un super-aliment au pouvoir d'émancipation

En effet, en Afrique, la culture du baobab est traditionnellement réservée aux femmes qui en détiennent la propriété et sont donc les premières à profiter du boom de la demande pour ce super-aliment. Le Daily Mail a interviewé des habitantes du Ghana , qui témoignent de la manière dont le baobab a changé leur vie. Elles racontent qu'en travaillant pour Aduna, elles ont pu réunir assez d'argent pour scolariser leurs enfants.

"Sans le projet baobab, mes enfants n'auraient pas pu être scolarisés au-delà de l'école primaire. Maintenant ils continuent à aller à l'école et j'ai de quoi payer la nourriture pour les nourrir pendant la période de famine.", raconte ainsi au Dailymail Weniamo Kwarayire, mère de quatre enfants âgés de 5 à 17 ans.

Parce qu'il est l'un des rares végétaux qui survit pendant les périodes sèches, le baobab, qu'on appelle pour cette raison "l'arbre de vie", permet aux Africaines de continuer à travailler au lieu de devoir se rendre dans d'autres régions pour subsister. Sans parler du fait que les femmes parviennent à s'émanciper du simple fait de devenir celles qui font bouillir la marmite à la maison, comme en témoigne Weniamo Kwarayire : "Je peux prendre part aux décisions familiales car je contribue aux finances du foyer".

Plusieurs millards de dollars de revenus pour l'Afrique ?

Loin de se contenter d'acheter aux Africaines les fruits du baobab, la société Aduna emploie également celles-ci, qui participent à la préparation des produits ensuite commercialisés dans le monde entier. Le baobab est en effet reconnu pour ses propriétés variées pour la santé, dues à sa haute teneur en antioxydants, en polyphénols et en vitamine C. Et de nombreuses stars, dont Lily Cole, Jude Law, Kirsten Dunst ou la créatrice Vivienne Westwood ne jurent plus que par cet arbre magique.

Le magazine National Geographic estime que si la demande pour le baobab s'internationalisait, ce sont 8 à 10 millions de familles africaines habitant dans des régions rurales qui pourraient toucher un revenu régulier et voir leur vie transformée. Le fruit du baobab pourrait en effet générer un chiffre d'affaires s'élevant à plusieurs milliards de dollars, toujours selon la publication. L'enseigne anglaise Marks and Spencer, de retour en France depuis quelques années, a déjà décidé de lancer des produits à base de baobab afin de surfer elle aussi sur cet engouement.

Source : Terrafemina - Ariane Hermelin

La productivité du baobab connaît une baisse drastique au Sénégal

Un chercheur du Fonds national de recherches agricoles et agro-alimentaires (FNRAA) a signalé, mercredi, à Kolda (sud), "la baisse drastique de la productivité" du baobab, lors d'un atelier sur l'avenir de cette espèce arboricole.

Tamsir Mbaye, coordonnateur du FNRAA, a évoqué "l’absence de régénération naturelle [du baobab] et la baisse drastique de sa productivité".

Quatre-vingt dix pour cent des baobabs étudiés par le FNRAA sont dans un état de "vieillissement", selon M. Mbaye.

Le FNRAA, organisateur de l’atelier, affirme que cet arbre fait partie des principales espèces ligneuses à usages multiples des parcs agroforestiers du Sahel.

Tamsir Mbaye a préconisé "l’introduction des technologies de greffage, pour raccourcir le cycle de production du baobab, de 20 à trois ans".

Les participants venus des régions de Kolda, Sédhiou et Ziguinchor ont cherché à évaluer les résultats d’un projet de recherche du FNRAA dédié au baobab.

Ils souhaitent la création de "comités de gestion des parcs à baobab", dans les zones où existe cette espèce, l’un des symboles de la nation sénégalaise.

Agence de Presse Sénégalaise

Baobabs, une sexualité débridée !

Des scientifiques autours d’un baobab de l’espèce Adansonia Za dans une région introgréssée, à Betioky, au sud-ouest de Madagascar © J.M. Leong.

 

À la marge des règles du monde vivant, trois espèces de baobabs sont capables de se croiser entre elles. Cette sexualité interspécifique serait un mécanisme évolutif pour mieux s’adapter aux changements environnementaux. Un des nombreux mystères qu’il reste à élucider chez ces majestueux colosses menacés de disparition.

Le baobab est de ces organismes qui nous rappellent que la réalité est toujours plus complexe qu’il n’y paraît. Certains de ces arbres fabuleux sont capables de se reproduire avec des congénères d'une espèce différente. Ce phénomène d’échange génétique entre espèces distinctes, appelé introgression, défie la définition même du terme « espèce ». Il vient d’être mis en évidence chez les baobabs par des chercheurs du Cirad et leurs partenaires dans le cadre du projet Corus-baobab*.
« Les premières études génétiques réalisées sur les baobabs montraient des incohérences, se souvient Pascal Danthu, biologiste au Cirad et coordinateur du projet, ce qui nous suggérait déjà l’existence d’un tel phénomène. » Pour les scientifiques, Madagascar constitue un champ d’étude unique car la Grande île est riche de sept espèces de baobabs sur les huit existants sur la planète.

 
Comparaison d’ADN

Après plusieurs missions de terrain pour récupérer de l’ADN via des échantillons de feuilles ou d’écorces, les résultats sont sans appel : au moins trois espèces de baobabs pratiquent la reproduction interspécifique et donc l’introgression génétique. Explications. Un arbre d’une espèce A peut féconder celui d’une espèce B. Donnant naissance à des descendants hybrides AB qui peuvent s’« acoquiner » aussi bien avec un « partenaire » A que B. Mettons que cet arbre AB se reproduise avec un spécimen A, leurs « rejetons » feront alors partie de l’espèce A, sauf qu’ils auront désormais récupéré une partie du génome de leurs confrères d’espèces B. Le tour est joué !
Pour reconnaître un arbre introgréssé, les généticiens de l’équipe, Jean-Michel Leong Pock Tsy et Roselyne Lumaret ont usé d’une astuce. Ils ont comparé l’ADN du noyau cellulaire, issu pour moitié de la mère et pour moitié du père, avec celui contenu dans les chloroplastes** qui a la propriété d’être transmis exclusivement par la mère. Le décalage entre les deux ADN permet aux généticiens de mettre en évidence ce phénomène d’échange de gènes entre espèces.

 
Au-delà de la sélection naturelle

Echantillonnage d’écorce sur un baobab Adansonia Za, une espèce capable d’introgression génétique © Cirad, C. Cornu.

Déjà observé chez les chênes par Roselyne Lumaret, le phénomène d’introgression serait un mécanisme adaptatif lié à la longévité exceptionnelle des baobabs. On peut rencontrer des spécimens âgés de près de 1000 ans ! Mais cette grande espérance de vie entraîne une grande inertie génétique comme le souligne Jean-Michel Leong Pock Tsy : « leur cycle de vie est trop long pour évoluer grâce à la sélection naturelle de mutations ponctuelles telle que l’a décrite Darwin, l’introgression améliore le brassage génétique par rapport à une fécondation intraspécifique classique et permet très probablement une adaptation plus rapide aux modifications environnementales. »

Grands mais fragiles

Les baobabs, arbres emblématiques de Madagascar sont de plus en plus menacés par les activités humaines et la transformation de leur écosystème. Les recherches financées par le projet Corus-baobab et par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité ont pour objectif de mieux comprendre le fonctionnement biologique de ce patrimoine unique au monde pour en améliorer la protection (voir encadré) . Par exemple, la découverte des phénomènes d’introgression chez le baobab signifie que les gestionnaires de la conservation ne doivent plus considérer ces arbres du seul point de vue de l’espèce. « Imaginez qu’on définisse uniquement des aires protégées où ne vit qu’une espèce, le phénomène d’introgression ne peut plus se produire, les individus pourraient ainsi perdre un précieux mécanisme d’adaptation, ce qui est loin d’être sans conséquence dans un contexte actuel de changements globaux ! » explique Pascal Danthu.

 

L’arbre aux mille surprises

« Tout le monde connaît les baobabs. Pourtant, du point de vue scientifique, c’est le désert » confie Pascal Danthu. Les projets de l'unité de recherche en partenariat « Forêts et Biodiversité » étudient cet arbre sous tous les angles afin d’apporter des clés pour une gestion plus durable des baobabs. Une gestion capable de concilier la satisfaction des besoins et des usages des populations et la conservation de ce patrimoine unique. Plusieurs approches se croisent : de la génétique aux rapports étroits qu’entretiennent les sociétés avec ce géant du règne végétal, en passant par l’écologie pour mieux connaître ses pollinisateurs, par exemple. Pascal Danthu assure que « le baobab surprend quel que soit l’angle d’étude. L’anatomie du bois est extrêmement complexe, l’architecture de l’arbre défie les modèles classiques, et les relations qu’entretiennent les populations malgaches avec eux sont fascinantes. »


Et puisque les baobabs ne semblent pas être à un mystère près, les chercheurs tentent de percer une autre énigme : la faible présence de petits baobabs dans les forêts malgaches. Ce déficit de régénération fait dire à certains que ces arbres seraient des fossiles vivants, des vestiges encore actuels du seul fait de leur longévité. Le biologiste, lui, n’en est pas persuadé : « ce phénomène peut être dû à des effets anthropiques, aux premières manifestations du réchauffement climatique, ou encore, à une régulation naturelle liée à la très longue durée de vie. La question est à l’étude. » En juin dernier, une mission de terrain le long du fleuve Mangoky, à l’ouest de Madagascar, a ouvert une première piste de réponse : « dans cette région très peu anthropisée, la démographie des populations de baobabs semble plus normale que dans les zones plus habitées. »

 

* Le projet Corus-baobab est coordonné par Roselyne Lumaret, généticienne au CNRS et Pascal Danthu, biologiste au Cirad et animateur de l'unité de recherche en partenariat «Forêts et Biodiversité», un dispositif prioritaire du Cirad à Madagascar. Les partenaires du projet sont le Cirad, l’Université d’Antananarivo, le CNRE, le Fofifa, le CNRS, l’IRD, l’Université Montpellier 2, le MNHN, le Royal Muséum de Bruxelles et l’Université de Barcelone.

** Les chloroplastes sont les organites des cellules végétales qui contiennent la chlorophylle. Ils captent la lumière fournissant l’énergie nécessaire à la réaction de photosynthèse.

Article publié sur le site du CIRAD
À la marge des règles du monde vivant, trois espèces de baobabs sont capables de se croiser entre elles. Cette sexualité interspécifique serait un mécanisme évolutif pour mieux s'adapter aux changements environnementaux. Un des nombreux mystères qu'il reste à élucider chez ces majestueux colosses menacés de disparition.

Le baobab est de ces organismes qui nous rappellent que la réalité est toujours plus complexe qu'il n'y paraît. Certains de ces arbres fabuleux sont capables de se reproduire avec des congénères d'une espèce différente. Ce phénomène d'échange génétique entre espèces distinctes, appelé introgression, défie la définition même du terme "espèce". Il vient d'être mis en évidence chez les baobabs par des chercheurs du Cirad et leurs partenaires dans le cadre du projet Corus-baobab(1).

"Les premières études génétiques réalisées sur les baobabs montraient des incohérences, se souvient Pascal Danthu, biologiste au Cirad et coordinateur du projet, ce qui nous suggérait déjà l'existence d'un tel phénomène." Pour les scientifiques, Madagascar constitue un champ d'étude unique car la Grande île est riche de sept espèces de baobabs sur les huit existants sur la planète.
Comparaison d'ADN

Après plusieurs missions de terrain pour récupérer de l'ADN via des échantillons de feuilles ou d'écorces, les résultats sont sans appel : au moins trois espèces de baobabs pratiquent la reproduction interspécifique et donc l'introgression génétique. Explications. Un arbre d'une espèce A peut féconder celui d'une espèce B. Donnant naissance à des descendants hybrides AB qui peuvent s'"acoquiner" aussi bien avec un "partenaire" A que B. Mettons que cet arbre AB se reproduise avec un spécimen A, leurs "rejetons" feront alors partie de l'espèce A, sauf qu'ils auront désormais récupéré une partie du génome de leurs confrères d'espèces B. Le tour est joué !

Pour reconnaître un arbre introgréssé, les généticiens de l'équipe, Jean-Michel Leong Pock Tsy et Roselyne Lumaret ont usé d'une astuce. Ils ont comparé l'ADN du noyau cellulaire, issu pour moitié de la mère et pour moitié du père, avec celui contenu dans les chloroplastes(2) qui a la propriété d'être transmis exclusivement par la mère. Le décalage entre les deux ADN permet aux généticiens de mettre en évidence ce phénomène d'échange de gènes entre espèces.
Au-delà de la sélection naturelle

Déjà observé chez les chênes par Roselyne Lumaret, le phénomène d'introgression serait un mécanisme adaptatif lié à la longévité exceptionnelle des baobabs. On peut rencontrer des spécimens âgés de près de 1000 ans ! Mais cette grande espérance de vie entraîne une grande inertie génétique comme le souligne Jean-Michel Leong Pock Tsy : "leur cycle de vie est trop long pour évoluer grâce à la sélection naturelle de mutations ponctuelles telle que l'a décrite Darwin, l'introgression améliore le brassage génétique par rapport à une fécondation intraspécifique classique et permet très probablement une adaptation plus rapide aux modifications environnementales."
Grands mais fragiles

Les baobabs, arbres emblématiques de Madagascar sont de plus en plus menacés par les activités humaines et la transformation de leur écosystème. Les recherches financées par le projet Corus-baobab et par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité ont pour objectif de mieux comprendre le fonctionnement biologique de ce patrimoine unique au monde pour en améliorer la protection. Par exemple, la découverte des phénomènes d'introgression chez le baobab signifie que les gestionnaires de la conservation ne doivent plus considérer ces arbres du seul point de vue de l'espèce. "Imaginez qu'on définisse uniquement des aires protégées où ne vit qu'une espèce, le phénomène d'introgression ne peut plus se produire, les individus pourraient ainsi perdre un précieux mécanisme d'adaptation, ce qui est loin d'être sans conséquence dans un contexte actuel de changements globaux !" explique Pascal Danthu.
L'arbre aux mille surprises

"Tout le monde connaît les baobabs. Pourtant, du point de vue scientifique, c'est le désert" confie Pascal Danthu. Les projets de l'unité de recherche en partenariat "Forêts et Biodiversité" étudient cet arbre sous tous les angles afin d'apporter des clés pour une gestion plus durable des baobabs. Une gestion capable de concilier la satisfaction des besoins et des usages des populations et la conservation de ce patrimoine unique. Plusieurs approches se croisent : de la génétique aux rapports étroits qu'entretiennent les sociétés avec ce géant du règne végétal, en passant par l'écologie pour mieux connaître ses pollinisateurs, par exemple. Pascal Danthu assure que "le baobab surprend quel que soit l'angle d'étude. L'anatomie du bois est extrêmement complexe, l'architecture de l'arbre défie les modèles classiques, et les relations qu'entretiennent les populations malgaches avec eux sont fascinantes."

Et puisque les baobabs ne semblent pas être à un mystère près, les chercheurs tentent de percer une autre énigme : la faible présence de petits baobabs dans les forêts malgaches. Ce déficit de régénération fait dire à certains que ces arbres seraient des fossiles vivants, des vestiges encore actuels du seul fait de leur longévité. Le biologiste, lui, n'en est pas persuadé : "ce phénomène peut être dû à des effets anthropiques, aux premières manifestations du réchauffement climatique, ou encore, à une régulation naturelle liée à la très longue durée de vie. La question est à l'étude." En juin dernier, une mission de terrain le long du fleuve Mangoky, à l'ouest de Madagascar, a ouvert une première piste de réponse : "dans cette région très peu anthropisée, la démographie des populations de baobabs semble plus normale que dans les zones plus habitées."
Notes

    Le projet Corus-baobab est coordonné par Roselyne Lumaret, généticienne au CNRS et Pascal Danthu, biologiste au Cirad et animateur de l'unité de recherche en partenariat "Forêts et Biodiversité", un dispositif prioritaire du Cirad à Madagascar. Les partenaires du projet sont le Cirad, l'Université d'Antananarivo, le CNRE, le Fofifa, le CNRS, l'IRD, l'Université Montpellier 2, le MNHN, le Royal Muséum de Bruxelles et l'Université de Barcelone.
    Les chloroplastes sont les organites des cellules végétales qui contiennent la chlorophylle. Ils captent la lumière fournissant l'énergie nécessaire à la réaction de photosynthèse.

Auteur

Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement

Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2532_baobab_sexualite.php
À la marge des règles du monde vivant, trois espèces de baobabs sont capables de se croiser entre elles. Cette sexualité interspécifique serait un mécanisme évolutif pour mieux s'adapter aux changements environnementaux. Un des nombreux mystères qu'il reste à élucider chez ces majestueux colosses menacés de disparition.

Le baobab est de ces organismes qui nous rappellent que la réalité est toujours plus complexe qu'il n'y paraît. Certains de ces arbres fabuleux sont capables de se reproduire avec des congénères d'une espèce différente. Ce phénomène d'échange génétique entre espèces distinctes, appelé introgression, défie la définition même du terme "espèce". Il vient d'être mis en évidence chez les baobabs par des chercheurs du Cirad et leurs partenaires dans le cadre du projet Corus-baobab(1).

"Les premières études génétiques réalisées sur les baobabs montraient des incohérences, se souvient Pascal Danthu, biologiste au Cirad et coordinateur du projet, ce qui nous suggérait déjà l'existence d'un tel phénomène." Pour les scientifiques, Madagascar constitue un champ d'étude unique car la Grande île est riche de sept espèces de baobabs sur les huit existants sur la planète.
Comparaison d'ADN

Après plusieurs missions de terrain pour récupérer de l'ADN via des échantillons de feuilles ou d'écorces, les résultats sont sans appel : au moins trois espèces de baobabs pratiquent la reproduction interspécifique et donc l'introgression génétique. Explications. Un arbre d'une espèce A peut féconder celui d'une espèce B. Donnant naissance à des descendants hybrides AB qui peuvent s'"acoquiner" aussi bien avec un "partenaire" A que B. Mettons que cet arbre AB se reproduise avec un spécimen A, leurs "rejetons" feront alors partie de l'espèce A, sauf qu'ils auront désormais récupéré une partie du génome de leurs confrères d'espèces B. Le tour est joué !

Pour reconnaître un arbre introgréssé, les généticiens de l'équipe, Jean-Michel Leong Pock Tsy et Roselyne Lumaret ont usé d'une astuce. Ils ont comparé l'ADN du noyau cellulaire, issu pour moitié de la mère et pour moitié du père, avec celui contenu dans les chloroplastes(2) qui a la propriété d'être transmis exclusivement par la mère. Le décalage entre les deux ADN permet aux généticiens de mettre en évidence ce phénomène d'échange de gènes entre espèces.
Au-delà de la sélection naturelle

Déjà observé chez les chênes par Roselyne Lumaret, le phénomène d'introgression serait un mécanisme adaptatif lié à la longévité exceptionnelle des baobabs. On peut rencontrer des spécimens âgés de près de 1000 ans ! Mais cette grande espérance de vie entraîne une grande inertie génétique comme le souligne Jean-Michel Leong Pock Tsy : "leur cycle de vie est trop long pour évoluer grâce à la sélection naturelle de mutations ponctuelles telle que l'a décrite Darwin, l'introgression améliore le brassage génétique par rapport à une fécondation intraspécifique classique et permet très probablement une adaptation plus rapide aux modifications environnementales."
Grands mais fragiles

Les baobabs, arbres emblématiques de Madagascar sont de plus en plus menacés par les activités humaines et la transformation de leur écosystème. Les recherches financées par le projet Corus-baobab et par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité ont pour objectif de mieux comprendre le fonctionnement biologique de ce patrimoine unique au monde pour en améliorer la protection. Par exemple, la découverte des phénomènes d'introgression chez le baobab signifie que les gestionnaires de la conservation ne doivent plus considérer ces arbres du seul point de vue de l'espèce. "Imaginez qu'on définisse uniquement des aires protégées où ne vit qu'une espèce, le phénomène d'introgression ne peut plus se produire, les individus pourraient ainsi perdre un précieux mécanisme d'adaptation, ce qui est loin d'être sans conséquence dans un contexte actuel de changements globaux !" explique Pascal Danthu.
L'arbre aux mille surprises

"Tout le monde connaît les baobabs. Pourtant, du point de vue scientifique, c'est le désert" confie Pascal Danthu. Les projets de l'unité de recherche en partenariat "Forêts et Biodiversité" étudient cet arbre sous tous les angles afin d'apporter des clés pour une gestion plus durable des baobabs. Une gestion capable de concilier la satisfaction des besoins et des usages des populations et la conservation de ce patrimoine unique. Plusieurs approches se croisent : de la génétique aux rapports étroits qu'entretiennent les sociétés avec ce géant du règne végétal, en passant par l'écologie pour mieux connaître ses pollinisateurs, par exemple. Pascal Danthu assure que "le baobab surprend quel que soit l'angle d'étude. L'anatomie du bois est extrêmement complexe, l'architecture de l'arbre défie les modèles classiques, et les relations qu'entretiennent les populations malgaches avec eux sont fascinantes."

Et puisque les baobabs ne semblent pas être à un mystère près, les chercheurs tentent de percer une autre énigme : la faible présence de petits baobabs dans les forêts malgaches. Ce déficit de régénération fait dire à certains que ces arbres seraient des fossiles vivants, des vestiges encore actuels du seul fait de leur longévité. Le biologiste, lui, n'en est pas persuadé : "ce phénomène peut être dû à des effets anthropiques, aux premières manifestations du réchauffement climatique, ou encore, à une régulation naturelle liée à la très longue durée de vie. La question est à l'étude." En juin dernier, une mission de terrain le long du fleuve Mangoky, à l'ouest de Madagascar, a ouvert une première piste de réponse : "dans cette région très peu anthropisée, la démographie des populations de baobabs semble plus normale que dans les zones plus habitées."
Notes

    Le projet Corus-baobab est coordonné par Roselyne Lumaret, généticienne au CNRS et Pascal Danthu, biologiste au Cirad et animateur de l'unité de recherche en partenariat "Forêts et Biodiversité", un dispositif prioritaire du Cirad à Madagascar. Les partenaires du projet sont le Cirad, l'Université d'Antananarivo, le CNRE, le Fofifa, le CNRS, l'IRD, l'Université Montpellier 2, le MNHN, le Royal Muséum de Bruxelles et l'Université de Barcelone.
    Les chloroplastes sont les organites des cellules végétales qui contiennent la chlorophylle. Ils captent la lumière fournissant l'énergie nécessaire à la réaction de photosynthèse.

Auteur

Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement

Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2532_baobab_sexualite.php
À la marge des règles du monde vivant, trois espèces de baobabs sont capables de se croiser entre elles. Cette sexualité interspécifique serait un mécanisme évolutif pour mieux s'adapter aux changements environnementaux. Un des nombreux mystères qu'il reste à élucider chez ces majestueux colosses menacés de disparition.

Le baobab est de ces organismes qui nous rappellent que la réalité est toujours plus complexe qu'il n'y paraît. Certains de ces arbres fabuleux sont capables de se reproduire avec des congénères d'une espèce différente. Ce phénomène d'échange génétique entre espèces distinctes, appelé introgression, défie la définition même du terme "espèce". Il vient d'être mis en évidence chez les baobabs par des chercheurs du Cirad et leurs partenaires dans le cadre du projet Corus-baobab(1).

"Les premières études génétiques réalisées sur les baobabs montraient des incohérences, se souvient Pascal Danthu, biologiste au Cirad et coordinateur du projet, ce qui nous suggérait déjà l'existence d'un tel phénomène." Pour les scientifiques, Madagascar constitue un champ d'étude unique car la Grande île est riche de sept espèces de baobabs sur les huit existants sur la planète.
Comparaison d'ADN

Après plusieurs missions de terrain pour récupérer de l'ADN via des échantillons de feuilles ou d'écorces, les résultats sont sans appel : au moins trois espèces de baobabs pratiquent la reproduction interspécifique et donc l'introgression génétique. Explications. Un arbre d'une espèce A peut féconder celui d'une espèce B. Donnant naissance à des descendants hybrides AB qui peuvent s'"acoquiner" aussi bien avec un "partenaire" A que B. Mettons que cet arbre AB se reproduise avec un spécimen A, leurs "rejetons" feront alors partie de l'espèce A, sauf qu'ils auront désormais récupéré une partie du génome de leurs confrères d'espèces B. Le tour est joué !

Pour reconnaître un arbre introgréssé, les généticiens de l'équipe, Jean-Michel Leong Pock Tsy et Roselyne Lumaret ont usé d'une astuce. Ils ont comparé l'ADN du noyau cellulaire, issu pour moitié de la mère et pour moitié du père, avec celui contenu dans les chloroplastes(2) qui a la propriété d'être transmis exclusivement par la mère. Le décalage entre les deux ADN permet aux généticiens de mettre en évidence ce phénomène d'échange de gènes entre espèces.
Au-delà de la sélection naturelle

Déjà observé chez les chênes par Roselyne Lumaret, le phénomène d'introgression serait un mécanisme adaptatif lié à la longévité exceptionnelle des baobabs. On peut rencontrer des spécimens âgés de près de 1000 ans ! Mais cette grande espérance de vie entraîne une grande inertie génétique comme le souligne Jean-Michel Leong Pock Tsy : "leur cycle de vie est trop long pour évoluer grâce à la sélection naturelle de mutations ponctuelles telle que l'a décrite Darwin, l'introgression améliore le brassage génétique par rapport à une fécondation intraspécifique classique et permet très probablement une adaptation plus rapide aux modifications environnementales."
Grands mais fragiles

Les baobabs, arbres emblématiques de Madagascar sont de plus en plus menacés par les activités humaines et la transformation de leur écosystème. Les recherches financées par le projet Corus-baobab et par la Fondation pour la recherche sur la biodiversité ont pour objectif de mieux comprendre le fonctionnement biologique de ce patrimoine unique au monde pour en améliorer la protection. Par exemple, la découverte des phénomènes d'introgression chez le baobab signifie que les gestionnaires de la conservation ne doivent plus considérer ces arbres du seul point de vue de l'espèce. "Imaginez qu'on définisse uniquement des aires protégées où ne vit qu'une espèce, le phénomène d'introgression ne peut plus se produire, les individus pourraient ainsi perdre un précieux mécanisme d'adaptation, ce qui est loin d'être sans conséquence dans un contexte actuel de changements globaux !" explique Pascal Danthu.
L'arbre aux mille surprises

"Tout le monde connaît les baobabs. Pourtant, du point de vue scientifique, c'est le désert" confie Pascal Danthu. Les projets de l'unité de recherche en partenariat "Forêts et Biodiversité" étudient cet arbre sous tous les angles afin d'apporter des clés pour une gestion plus durable des baobabs. Une gestion capable de concilier la satisfaction des besoins et des usages des populations et la conservation de ce patrimoine unique. Plusieurs approches se croisent : de la génétique aux rapports étroits qu'entretiennent les sociétés avec ce géant du règne végétal, en passant par l'écologie pour mieux connaître ses pollinisateurs, par exemple. Pascal Danthu assure que "le baobab surprend quel que soit l'angle d'étude. L'anatomie du bois est extrêmement complexe, l'architecture de l'arbre défie les modèles classiques, et les relations qu'entretiennent les populations malgaches avec eux sont fascinantes."

Et puisque les baobabs ne semblent pas être à un mystère près, les chercheurs tentent de percer une autre énigme : la faible présence de petits baobabs dans les forêts malgaches. Ce déficit de régénération fait dire à certains que ces arbres seraient des fossiles vivants, des vestiges encore actuels du seul fait de leur longévité. Le biologiste, lui, n'en est pas persuadé : "ce phénomène peut être dû à des effets anthropiques, aux premières manifestations du réchauffement climatique, ou encore, à une régulation naturelle liée à la très longue durée de vie. La question est à l'étude." En juin dernier, une mission de terrain le long du fleuve Mangoky, à l'ouest de Madagascar, a ouvert une première piste de réponse : "dans cette région très peu anthropisée, la démographie des populations de baobabs semble plus normale que dans les zones plus habitées."
Notes

    Le projet Corus-baobab est coordonné par Roselyne Lumaret, généticienne au CNRS et Pascal Danthu, biologiste au Cirad et animateur de l'unité de recherche en partenariat "Forêts et Biodiversité", un dispositif prioritaire du Cirad à Madagascar. Les partenaires du projet sont le Cirad, l'Université d'Antananarivo, le CNRE, le Fofifa, le CNRS, l'IRD, l'Université Montpellier 2, le MNHN, le Royal Muséum de Bruxelles et l'Université de Barcelone.
    Les chloroplastes sont les organites des cellules végétales qui contiennent la chlorophylle. Ils captent la lumière fournissant l'énergie nécessaire à la réaction de photosynthèse.

Auteur

Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement

Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/actualites/actu_2532_baobab_sexualite.php

 

Matahi, l'étonnante boisson énergisante à partir du fruit du baobab

Matahi est déjà référencée dans 300 points de vente. Ici, la version bio de Matahi, en vente à partir de février 2015 chez Naturalia.Matahi est une boisson énergisante fabriquée à partir du fruit du baobab. Un nouvel ingrédient qui regorge de vitamines et minéraux. C'est une société de Montpellier qui a conçu Matahi qui est partenaire de l'association INECOBA.

Raphaël Girardin et Alexandre Giora ont créé Matahi, une boisson à partir du fruit du baobab. Ces deux jeunes entrepreneurs voulaient une energy drink naturelle et cherchait un fruit peu connu, qui interpellerait les consommateurs et permettrait de créer une filière écoresponsable dans un pays en développement. Alexandre Giora avait passé cinq ans en Afrique et s’est souvenu avoir consommé le jus de ce fruit qui ressemble à une cabosse de cacao. Celui-ci est paré de multiples vertus : riche en calcium, fer, magnésium, potassium, vitamine C, B1, B12 et en acides aminés. Ce que savent bien les Africains. C’est sur le continent africain, précisément au Bénin, que les deux cofondateurs sont allés créer une coopérative gérée par les femmes qui cueillent les fruits du baobab.

Déjà 300 points de vente...

Le petit format de Matahi - qui signifie « force du vent » en wolof - est déjà distribué dans 300 points de vente en France et en Belgique. Citons les Galeries Lafayette, le BHV, la chaîne Nature & Découvertes, le Bon Marché, Délitraiteur pour la Belgique, etc. Des points de vente haut de gamme et citadins. La version bio de Matahi (bouteille verre de 75 cl) sera introduite dans l'enseigne Naturalia en février prochain. D'ici à quelques mois, Matahi sera également disponible en Tetra Pak 33 cl.

La recette ? Du jus à partir du fruit de baobab, de l’eau, du sucre de canne bio et de la caféine naturelle. À noter que ce fruit est Novel Food (autorisé à la vente par la Commission européenne) depuis 2008.

 

… des ambassadeurs prestigieux

François Trinh-Duc, comme tous ses coéquipiers du club de rugby de Montpellier, en boit deux fois par semaine. Matahi est également boisson partenaire de la station de ski des 2 Alpes. Elle a d’autres ambassadeurs dans le sport, car « les sportifs cherchent des boissons énergisantes naturelles », souligne Alexandre Giora.

 

... et des cosmétiques

La jeune start-up revend les co-produits de la pulpe de baobab à l’industrie pharmaceutique et cosmétique pour ses vertus antioxydantes. Elle a également créé sa propre marque de cosmétiques, Adansonia, vendus sur le site Le Comptoir du Baobab.